J’aimerais que les gens dansent, que les danses communes reviennent, que le passé, le présent et le futur se jouent des tours. Danses de chambres se plonge dans les micros-histoires cachées de danses. Cette création part en récolte des danses que certaines personnes ont fait dans leurs espaces privés, seule à seule, à un moment particulier de leur vie, dans un élan spontané, et leur pose des questions sur leur relation à la danse. Qu’est-ce que je sens quand je danse ?
C’est d’abord un film documentaire où des personnes dansent, chez elles, leurs propres danses, et nous les racontent, nous offrant différentes interrogations sur nos corps, nos libertés, nos blocages et nos héritages. Puis c’est un spectacle inspiré de ces micros-histoires de danse qui nous en rappellent d’autres, tout en se défaisant des histoires officielles pour créer un récit joueur et populaire. Lucie Lintanf prend le parti de triturer nos définitions et nos relations à la danse : Pourquoi se cacher pour danser ? Quels sont les ressorts de cette mise en mouvement toute personnelle? Pourquoi ne danse-t-on que dans certains contextes ? Qu’est-ce que ces danses profanes peuvent
nous raconter de certaines relations à nos corps ? Pourquoi bouger ses fesses est un problème?
Avec l’objectif revendiqué de proposer une histoire de la danse, elle cherchera à suggérer de nouvelles chronologies et mises en perspective, à partir d’éléments factuels et d’autres plus fictionnels afin de troubler nos certitudes sur la danse. C’est un grand jeu avec des histoires à mémoires élastiques que l’on forme et que l’on déforme, par la voix, et par le corps. Pour éviter tout risque de réponse formatée à ces questions toutes aussi générales que spécifiques, elle convoque ici quatre interprètes entretenant des rapports à la danse très distincts : Mona Caroff, Mathieu Ehrlacher, Ana Paula Gusmão et Robin Mercier, interprètes choisis pour leurs personnalités inclassables, leur sens de l’auto-dérision et leurs élans profonds de liberté au plateau.
BIOGRAPHIE
Lucie Lintanf vit à Douarnenez. Après l’obtention d’un master Art aux Beaux-Arts de Nantes, elle a travaillé en tant qu’assistante de la chorégraphe Maïté Guérin en Hollande pour la compagnie Gotra Project. En 2015, elle déménage et suit la formation PEPCC, (Programme d’étude, de recherche et de création chorégraphique) organisé par Forum Dança à Lisbonne qui impulse un nouvel élan à sa démarche dans le domaine des arts performatifs. Elle a travaillé en tant qu’interprète pour Miguel Pereira, Catarina Oliveira et Tiago Cavalhas. Elle travaille aussi à Lisbonne sur Superadaptation, performance en collaboration avec Inês Cartaxo, Ana Paula Gusmao et Luis Odriozola. En 2017, elle crée avec Romain Beltrão Teule la structure de production de spectacles vivants Le Vertige, implantée à Brest. Lucie commence à développer son travail personnel en créant La femme à la bûche (2014) et BrÜte (2019-2022).